L’enfant au cœur de l’éducation

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Depuis plusieurs mois, des parents de Stoneham-et-Tewkesbury unissent leurs forces afin de déposer le projet d’une école primaire alternative qui pourrait voir le jour sur le territoire en 2018. En établissant eux-mêmes les balises et les valeurs qui animeront les lieux, ils prévoient offrir un environnement qui laisse plus de place à l’autonomie de l’enfant.

« On est cinq mamans de Stoneham qui étaient au courant que les écoles alternatives existaient et on avait envie d’offrir quelque chose de différent à nos enfants. Déjà à Stoneham, il y a un esprit de communauté très très fort, l’esprit de partage et la collaboration, et on avait envie de pouvoir offrir une petite école de quartier qui représente cette unicité de la communauté. On a commencé à se regrouper et c’est sûr que ce sont les principes fondateurs des écoles alternatives qui viennent nous rejoindre », indique l’une des fondatrices du projet, Marie-Hélène Lemay, maman et ostéopathe.

Une approche différente
Parmi les fondements de ce type d’école publique, on retrouve le fait de « laisser l’enfant exprimer son plein potentiel, avoir un cadre éducatif différent avec une pédagogie ouverte et toutes les approches que cela inclut, avoir du multiniveaux ou des plus petits groupes, et profiter davantage de l’extérieur ». Ces principes ont rejoint plusieurs parents et le comité organisationnel est passé rapidement de cinq à douze personnes. « On commence à grossir et à se faire connaitre dans la région, ajoute Marie-Hélène Lemay. On voit qu’il y a vraiment une demande. »
Selon la membre du comité fondateur, l’école alternative est un « milieu inclusif où les parents, les enfants et les enseignants cohabitent en permanence ». Le principe de base réside dans l’implication des parents et il y a un éventail de possibilités selon leurs intérêts et leurs disponibilités. Nul besoin d’être un bon pédagogue, le point important est d’offrir une période de quatre heures par mois en personne ou à distance, au service de l’école ou de son fonctionnement. « L’ouverture est immense. Nous, en tant que parent, ça va être génial. Ce qu’on a à faire, c’est d’être précis sur la couleur qu’on veut donner à notre école pour que les professeurs qui viennent travailler puissent se coller à ce qu’on désire et refléter ça », indique Magaly Loux, membre du comité organisationnel.

Axée sur les besoins de l’enfant
L’école alternative ramène l’enfant au cœur du processus décisionnel. Les approches pédagogiques se font par expérience ou par projet, ce qui change le regard que pose l’enseignant sur l’enfant, qui gagne ainsi beaucoup d’autonomie. « On ne parle pas de laisser-faire, on parle d’autonomie », précise Marie-Hélène Lemay. Les enfants sont appelés à participer davantage au sein de tables rondes, de caucus ou de sous-groupes. Le programme éducatif remplit quand même les exigences du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur (MEES). Il n’y a pas d’évaluation quantitative, l’enfant est noté de manière qualitative, mais il fera les examens du ministère à deux reprises au cours de ses six années d’études primaires.

Processus enclenché
Selon Mme Lemay, il y aura 42 écoles alternatives au Québec en septembre prochain. Ces dernières sont prises en charge par le Réseau des écoles publiques alternatives du Québec, qui est encadré par les commissions scolaires. Le processus pour déposer le projet de l’école primaire à Stoneham s’échelonne sur environ deux ans. « Nous, notre travail, c’est de monter le dossier, indiquer quels sont nos valeurs, nos principes, les principes fondateurs, décrire ce qu’on veut comme environnement pour nos enfants et mettre les grandes lignes. Tout ce qui touche l’organisation, la logistique, le lieu, le transport, le service de garde, la planification financière, c’est la commission scolaire. À partir du moment où la commission scolaire dit oui au projet, c’est eux qui prennent en charge la suite des choses pour l’implantation de l’école », ajoute Mme Lemay.
Le comité organisationnel est présentement en train de rédiger les documents qui appuient sa demande. Les responsables ont sélectionné six valeurs pour le fondement de l’école : « la créativité, l’engagement, l’écocitoyenneté, le discernement, l’empathie et l’ouverture sur le monde ». Le projet sera déposé en octobre ou en novembre. En attendant, le comité informe les citoyens de Stoneham-et-Tewkesbury sur l’école alternative et ses avantages puisqu’ils ont besoin d’un certain nombre d’appuis pour que la commission scolaire accepte de lancer le projet. Il y aura une assemblée d’information cet automne et une assemblée avec la commission scolaire par la suite pour valider la faisabilité. « Idéalement, on pourrait penser à une classe par niveau. Une école alternative standard, c’est environ 150 élèves. Ce sont des toutes petites écoles dépendamment des locaux disponibles et de la demande », précise Mme Lemay.

Mobilisation
« On vient vraiment compléter une offre et une demande, on ne vient pas faire concurrence », précise Mme Loux, qui est d’ailleurs en charge de la prochaine activité du comité afin de faire rayonner le projet au sein de la communauté. Le 19 aout prochain, de 11 h à 16 h, une épluchette de blés d’Inde se tiendra au Bistro Boutique Camp de base à Stoneham. L’activité permettra de démystifier l’école alternative auprès des résidents du secteur. « Le but, c’est de jaser le maximum avec les gens de Stoneham pour faire voir qu’on est présents, qu’il y a un projet qui est en cours et répondre à toutes les inquiétudes, les interrogations. […] L’épluchette, c’est le prétexte. Notre but, c’est de promouvoir notre projet », ajoute-t-elle. Sur place, il y aura des jeux pour enfants, la Ferme des Cantons sera présente aussi avec ses produits locaux. « On est vraiment contents d’être avec le Camp de base, car ils nous ont vraiment facilité l’accès à leur cuisine ou à leurs toilettes. On va avoir des objets promotionnels aussi pour se faire connaitre un peu. C’est notre premier gros évènement. »
Pour plus d’infos, rendez-vous le 19 août au Camp de base ou sur la page Facebook du Projet d’école alternative primaire Stoneham.

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À propos de l’auteur

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Amélie est titulaire d'un baccalauréat en communication publique décerné par l'Université Laval. Elle a complété ses études avec le profil international en étudiant une session à Sydney, en Australie. Par la suite, la réalisation de huit contrats enrichissants dans des organisations publiques et privées lui ont permis de découvrir une passion oubliée pour la rédaction. Elle collabore avec les Éditions Platine depuis trois ans, incluant deux à titre de journaliste en chef, ce qui lui permet de faire rayonner la communauté de Lac-Beauport, de Stoneham et des environs.

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