L’expérience d’une vie

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Je vous écris ce texte à 35 000 pieds dans les airs, quelque part entre la Grèce et les Pays-Bas. À mon retour, j’aurai pris place dans 10 avions et j’aurai visité trois pays, où on ne parle ni français, ni anglais, ni espagnol. Entièrement seule…

J’ai 34 ans, je mesure 5 pieds 2 et je pèse moins de 100 livres. Pourtant, quand je sors d’un avion, je me sens grande, forte et invincible. J’ai mis les pieds dans vingt pays jusqu’à maintenant ce voyage n’est pas exceptionnel en soi. À 20 ans, je découvrais Barcelone. À 23 ans, j’étudiais à Sydney, en Australie. À 32 ans, je vendais ma maison et je partais un mois faire le tour de la Nouvelle-Zélande. À 33 ans, je faisais du « house sitting » en Angleterre avec des petits arrêts en Allemagne, en République Tchèque et en Autriche. Aujourd’hui, le travail restreint la durée de mes périples, mais j’ai quand même encore l’intention de faire le tour du monde.

Monde parallèle
Ce voyage est le cinquième que je fais par moi-même, mais je dois avouer que le niveau de difficulté est supérieur aux précédents. J’ai passé quelques jours en Turquie et en Grèce sans avoir entièrement préparé mon périple. Je ne mentirai pas, j’ai versé quelques larmes. Arriver à Istanbul et devoir se trouver un transport et un hôtel sans internet avec vingt-cinq livres de bagages, c’est du sport. Se perdre dans les rues d’Athènes la nuit à la lueur des ruines antiques et suivre les sons et les odeurs pour décider où aller, c’est magique. Fuir la pluie pour prendre un café au cœur d’Amsterdam et regarder les gens de différentes nationalités passer, ça embellit un lundi après-midi.

Partir pour mieux revenir
Les gens m’ont dit à plusieurs reprises qu’ils étaient surpris de me voir seule, surtout en Turquie. Dans ce pays, être dans ma situation se fait plutôt rare. Selon un monsieur qui a croisé mon chemin et qui m’a offert un pendentif pour la chance, une femme de 35 ans seule n’a probablement pas su démontrer ses talents en cuisine et ne représente pas une épouse potentielle. Bienvenue en 2018. Quand j’ai vu le lever du soleil à Capadocia il y a quelques jours, je dois admettre que j’aurais aimé partager ce moment d’une beauté incomparable avec quelqu’un. Mais je l’ai vécu avec des Américains, des Anglais, des Chinois et des Espagnols. À mon avis, il n’y a rien de mieux que d’être obligé de se débrouiller dans une autre langue sans personne pour s’imprégner des lieux et capturer la véritable essence du voyage. J’ai vu des choses incroyables, j’ai fait mon propre horaire, j’ai dormi quand j’en avais besoin et je suis allée au gré du vent et de mes envies. N’est-ce pas ça le but ultime des vacances? Décrocher complètement du quotidien et de sa réalité pour revenir en force.

« Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité »
Je vous recommande d’essayer au moins une fois de visiter un endroit dont vous rêvez depuis longtemps par vous-même, d’écouter vos sens et votre petite voix intérieure, et de faire ce qui vous plaît sans contrainte et sans la validation de personne. Une pure liberté qu’on goute rarement dans nos vies qui défilent à grande vitesse. Admirer les vives couleurs de l’Amérique du Sud ou l’architecture de l’Europe, s’évader dans le Moyen-Orient, déguster les délices de l’Asie…tout est accessible facilement de nos jours.
Pour ma part, je ne suis pas fermée à l’idée de voyager à nouveau avec quelqu’un, mais je vais avoir besoin d’une personne aussi solide que moi, parce que mes prochaines destinations incluent la Russie, le Maroc et le Vietnam. J’ai encore une vingtaine de pays à visiter sur ma liste, et tant que j’ai la santé, ma tête pour penser et mes pieds pour marcher, je ne compte pas arrêter…

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À propos de l’auteur

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Amélie est titulaire d'un baccalauréat en communication publique décerné par l'Université Laval. Elle a complété ses études avec le profil international en étudiant une session à Sydney, en Australie. Par la suite, la réalisation de huit contrats enrichissants dans des organisations publiques et privées lui ont permis de découvrir une passion oubliée pour la rédaction. Elle collabore avec les Éditions Platine depuis trois ans, incluant deux à titre de journaliste en chef, ce qui lui permet de faire rayonner la communauté de Lac-Beauport, de Stoneham et des environs.

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