C’est la phrase que je me répète dans ma tête au moins 10 fois par jour (et spécialement de nuit) depuis cinq jours, au moment d’écrire ces lignes. Souhaitons qu’au moment où vous les lirez, ma vie soit redevenue un peu plus normale pour une fille qui se dirige vers la cinquantaine.
Pourquoi, au juste, suis-je rendue trop vieille ? Pour les nuits blanches à entendre le petit pleurer, pour les pipis et les numéros 2 qui n’en finissent plus, pour la maison qui a, en permanence, l’air d’un capharnaüm, pour les jouets partout dans lesquels je m’enfarge, pour l’accès à l’escalier qui est barré et qui me complique la descente les mains pleines, pour le besoin d’attention quasi permanent, pour l’incapacité à pouvoir sortir simplement, pour la peur qui coupe les battements de mon cœur quand je réalise qu’il a déboulé les marches jusqu’en bas… Oui, on a adopté un bébé chien et, je le jure, si j’avais su (ou si j’avais CRU mon mari) que c’était autant d’ouvrage, je n’en aurais pas eu un à 47 ans ! Oh non !
Il est adorable, vraiment. Un des plus beaux chiots qu’il m’ait été donné de voir. Une petite face super mignonne, des yeux qui vous font fondre, de grosses pattes un peu imbéciles mais si douces et une façon toute spéciale de se blottir contre nous, en beigne, et de pousser un long soupir heureux avant de s’endormir. Je lui dis souvent que le fait d’être si adorable lui sauve sûrement la vie. Déjà, je ne pourrais plus m’en passer. Mais ouf ! Ça change une vie en titi ! Ça ne dort pas (il a sept semaines), il n’est pas propre, il fait ses dents et mordille tout ce qu’il croise et surtout nos bas, nos orteils et le bas de nos pantalons. Ses petites dents sont pointues et ça fait vraiment mal! Mais il s’assoit quand on lui dit. Il demande la porte pour aller dehors et, une fois sur 12, il y fait ses besoins. Il dort 16 heures par période de 24 heures, mais toutes entre 8h du matin et 21h (je sais, l’addition n’arrive pas), il adore mes cochons d’Inde (en fait, les ignore royalement) et ne jappe pas quand on frappe à la porte ou quand le facteur passe devant la fenêtre.
Je m’en confesse, j’ai toujours sursauté quand j’entendais des gens dire de leur chien que c’était comme leur enfant. Mais maintenant, je comprends absolument ce qu’ils veulent dire : ils demandent sans cesse, se laissent traîner, ne se ramassent pas eux-mêmes, sont gentils avec nous quand ça leur tente ou quand ils veulent quelque chose, sont champions dans deux activités particulières : manger et dormir, nous gardent éveillés, nous font fâcher et arrivent à nous attendrir avec un seul beau câlin. Comme des enfants. Et quand on est avec, dans une foule, et que les gens nous disent « oh qu’il est beau! », on répond bêtement « merci », comme si on avait vraiment quelque chose à voir là-dedans ! Ouaf !