Chère culpabilité, tu t’es immiscée dans ma vie aussi sournoisement que ma petite mémoire s’est enfuie (mais ça, c’est une autre histoire). Pourtant, j’avais toujours réussi à te tenir loin de moi.
Par : Nancy Ratelle
blogueapart@hotmail.com
Quand je travaillais à temps plein et que je devais m’absenter parce que l’un de mes enfants était malade, c’était toujours un choix déchirant. Avec papa on tirait presque à la courte paille pour savoir lequel des deux resterait à la maison. Ça sonne «parents indignes» vu de l’extérieur, mais plusieurs se reconnaîtront pourtant.
Si c’est moi qui allais travailler, je me sentais coupable de ne pas prendre soin de mes enfants. Si je restais à la maison, je me sentais coupable de m’absenter du bureau. Finalement, je n’y échappais pas, j’étais COUPABLE. Mais c’est maintenant chose du passé!
Boulot ou gastro, entre les deux mon coeur balançait
On s’entend, je n’avais pas un emploi où je sauvais des vies, je n’avais aucune raison d’angoisser à ce point. D’autant plus que personne ne m’avait jamais fait sentir que je m’absentais trop souvent. Pourquoi je me sentais si mal de faire passer mes enfants avant mon travail alors? Je ne peux quand même pas demander à ma progéniture d’attendre au samedi pour être malade! Quand tu as 3 enfants, dont 2 à la garderie, les maladies contagieuses et petits virus font presque partie de la routine et alternent d’un enfant à l’autre à certaines périodes de l’année.
Se sentir déchiré entre ses obligations professionnelles et sa famille, ça fait partie du quotidien de beaucoup de gens. La charge mentale, qui est le terme à la mode pour désigner toute l’accumulation de tâches que nous emmagasinons dans notre tête, en est en grande partie responsable. On va se le dire, c’est un phénomène qui affecte davantage les femmes de par notre nature exigeante envers nous-mêmes et perfectionniste. Notre cerveau n’arrête jamais, nuit et jour on liste des choses à faire et on en voit rarement le bout. Puis, on culpabilise si on se voit dans l’obligation de mettre certaines choses de côté.
Afin de trouver un meilleur équilibre, j’ai choisi l’option de travailler moins d’heures par semaine, à la maison. Plus de problème avec les rendez-vous chez le pédiatre en plein milieu de semaine, avec les sorties scolaires auxquelles je ne participais presque jamais. Fini la course effrénée de la routine du matin et du retour à la maison le soir. Et cerise sur le gâteau, si un de mes enfants est malade, je peux rester près de lui sans angoisser. Mes nouvelles obligations professionnelles sont plus élastiques et j’adore ce que je fais, alors j’y trouve enfin mon compte ! C’est une chance que j’ai, j’en suis consciente.
Par ici la sortie
Alors maintenant, chère culpabilité, je te demanderais de prendre la porte! Mais fais attention en sortant, il y a Grippe, Gastro, Otite et autres bebittes en « ite » qui font la queue devant chez nous… Ha oui, si tu croises ma mémoire sur la route, peux-tu lui demander de rentrer. Il semblerait que je l’ai perdue par petites bribes à chaque grossesse, alors je me contenterais d’une parcelle ou deux puisque la possibilité de la retrouver entière est presque nulle.
Attention à tous les futurs parents, tenez-vous-le pour dit. Tandis qu’il est fort probable que la mémoire de maman soit expulsée en même temps que le placenta du bébé, il se pourrait que Mme Culpabilité prenne sa place. Il n’en est pas trop question dans les cours prénataux et les guides à l’intention des nouveaux parents, alors je me permets de vous en informer!
Je vous souhaite de trouver l’équilibre qui vous permettra de naviguer dans l’univers de la parentalité avec le plus de douceur possible. Parfois ce n’est pas si compliqué. On ne prend juste pas le temps d’écouter la petite voix à l’intérieur de nous qui dit : «c’est assez!»
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